Jumelage Calais Ghent
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Jumelage Calais Ghent

C'est ici que se déroulent les festivités pour fêter le jumelage entre nos deux villes
 
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 Les contes

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petitelumiere
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petitelumiere


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MessageSujet: Les contes   Les contes Icon_minitimeDim 4 Fév - 0:13

Autour d'un grand feu de bois, les gens étaient assis sur des troncs d'arbres, et chacun racontait des contes ou des légendes. Certaines faisaient peur, d'autre faisiat réfléchir, d'autre encore faisait rêver...

Petitelumiere aimait cette ambiance à la tombée de la nuit lorsque l'humidité remontait et la chaleur du feu réchauffait.


Les contes Vuur%5B1%5D


Dernière édition par le Dim 4 Fév - 0:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeDim 4 Fév - 0:14

Mélusine

L'origine de Mélusine est royale. En effet, sa mère, la fée Présine, avait charmé son père Elinas, le roi d'Ecosse, non sans lui avoir fait promettre, avant leur mariage, de ne jamais chercher à la voir pendant qu'elle accoucherait. Elinas, oubliant sa promesse, enfreint l'interdit. Présine dut alors se réfugier avec ses trois filles, Mélusine, Mélior, et Palestine, dans l'Ile perdue (Ile d'Avalon).

Lorsqu'elles devinrent grandes, celles-ci, usant de leurs pouvoirs de fées, décidèrent d'enfermer leur père dans la montagne magique de Northumberland. Cela parut trop sévère à Présine qui jeta un sort sur ses filles.

Elle dit à Mélusine : " Tous les samedis tu seras serpente du nombril au bas du corps. Mais si tu trouves un homme qui veuille bien te prendre pour épouse et promettre de ne jamais te voir le samedi, tu suivras le cours normal de la vie. Toutefois si ton mari vient à percer ton secret, tu seras condamnée à retourner au tourment jusqu'au jugement dernier".

Mélusine rencontre Raymondin dans la Forêt de Cé près de Lusignan. Ce dernier, revenant d'une chasse au sanglier aucours de laquelle il a tué par accident son oncle Aimeri, comte de Poitiers tombe amoureux de Mélusine et la demande en mariage.

Grâce à ses pouvoirs, Mélusine réussit à faire innocenter Raymondin. La fée, accepte de l'épouser et lui fait promettre de n'avoir aucun doute sur son origine et de ne jamais chercher à la voir le samedi. En échange, elle offre à Raymondin sa fortune ainsi qu'une nombreuse et longue descendance.

Durant la première année de leur mariage, Mélusine entreprit la construction de Vouvant, de Mervent et de la tour de Saint-Maixent: autant de places fortes qui contribuèrent à l'immense puissance de la famille Lusignan. Une seule nuit lui suffisaient pour édifier les plus imposantes forteresses (Tiffauge, Talmont, Partenay), des églises comme Saint-Paul-en-Gâtine, surgi au milieu des champs, les tours de la Garde à La Rochelle et celles de Niort, et même la ville de Lusignan.

Un samedi poussé par la jalousie de son frère, le comte de Forez, Raymondin transgressa la règle de fit avec la pointe de son épée un trou dans la solide porte en fer qui gardait le chambre de sa femme. Et voici ce qu'il vit:

"Mélusine se baignait dans une moult grande cuve de marbre, en signe de femme jusqu'au nombril, et se peignait les cheveux; et, du nombril en bas, en signe de queue d'une serpente, grosse comme une quaque à hareng, et moult longuement débattait sa queue en l'eau tellement qu'elle en faisait jaillir jusqu'à la voûte de sa chambre"

Mélusine trahie s'enfuit dans un cri par le fenêtre et plus jamais son mari ne la revit sous forme humaine. Toutefois, la légende nous enseigne que Mélusine revint pendant trois jours, à chaque fois que l'une des forteresses qu'elle avait construites changea de maître, et qu'elle apparut toutes les fois que l'un de ses descendants fut sur le point de mourir.
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeDim 4 Fév - 13:52

Le roi Arthur et la Sorcière


Le jeune roi Arthur tomba un jour dans une embuscade et fut fait
prisonnier par le monarque d'un royaume voisin. Le monarque aurait pu
le tuer mais il fut ému de la jeunesse et de la joie de vivre
d'Arthur. Il lui offrit alors la liberté contre la réponse à une
question très très difficile. Arthur aurait une année pour en deviner
la réponse et, s'il ne pouvait la fournir au bout de ce délai, il
serait tué. La question était la suivante :
Que veulent réellement les femmes ?

Une telle question ne manquerait pas de laisser perplexes les hommes
les plus savants. Pour le jeune Arthur, cette quête risquait de
s'avérer plus que difficile mais il valait tout même mieux la tenter
que de subir une exécution immédiate, il accepta la proposition du
monarque de lui rapporter la réponse au bout d'une année...

Il retourna dans son royaume pour questionner tout le monde, depuis
les princesses jusqu'aux putains, les prêtres, les sages et même le
bouffon. Il interrogea chacun, mais personne ne put lui donner une
réponse satisfaisante. La plupart des gens lui suggérèrent d'aller
consulter une vieille sorcière qui était la seule à pouvoir connaître
la réponse à cette question. Le prix en serait élevé, car la sorcière
était connue dans tout le royaume pour exiger des prix exorbitants en
échange de ses services.

Le dernier jour de l'année arriva et Arthur n'avait d'autre choix que
d'aller voir la sorcière. Elle accepta de répondre a sa question, mais
le jeune roi devait d'abord accepter son prix: la vieille sorcière
désirait épouser Gauvain, le plus noble des Chevaliers de la Table
Ronde et le plus cher ami d'Arthur.

Le jeune Arthur en fut horrifié : la vieille sorcière était bossue et
terriblement laide, elle n'avait qu'une dent, sa bouche exhalait en
permanence une odeur répugnante et elle produisait toutes sortes de
bruits obscènes. Il n'avait jamais rencontré de créature aussi
répugnante. Arthur refusait de soumettre son ami à une telle épreuve
en l'obligeant à épouser une engeance aussi monstrueuse.
Gauvain, qui eut vent de cette proposition, s'adressa à Arthur en
lui déclarant que si l'enjeu consistait à sauver la vie d'Arthur et è
préserver la Table Ronde, alors, ce n'était pas un si terrible
sacrifice que cela.

Ainsi le mariage eut lieu et la sorcière répondit à la question: ce
qu'une femme veut vraiment, c'est pouvoir décider de sa propre vie.
Chacun sut à l'instant que la sorcière venait de dire une grande
vérité et que la vie d'Arthur serait épargnée.
Et ce fut le cas. Le monarque voisin épargna la vie d'Arthur et lui
garantit une liberté totale.

Quel mariage !
Arthur était partagé entre angoisse et soulagement... Gauvain fut
comme toujours agréable, charmant et courtois. La vieille sorcière,
au contraire, fit montre de ses plus mauvaises manières. Elle mangea
avec les doigts, fit plusieurs bruits incongrus et mit tout les
convives mal à l'aise. La nuit de noces approchait, Gauvain se
préparait psychologiquement pour celle-ci et entra dans la chambre
nuptiale. Mais quelle ne fut pas sa surprise ! La plus belle femme
qu'il ait jamais vue se tenait devant lui ; Gauvain était éberlué et
demanda à cette dernière ce qui se passait. La beauté répondit que
puisqu'il avait été gentil avec elle quand elle était une sorcière,
elle serait la moitié du temps horrible et déformée et l'autre moitié
une magnifique jeune fille...
Quelle forme voulait-il qu'elle prenne le jour et quelle forme la
nuit ?
Gauvain se trouvait devant ce dilemme: avoir affaire pendant la
journée à une femme superbe qu'il pourrait exhiber devant ses amis,
mais ensuite, dans l'intimité de la nuit, subir une vieille et
horrible sorcière? Ou bien, dans la journée, faire face à une hideuse
sorcière, mais retrouver la nuit une belle et séduisante femme et
jouir de moments sublimes?
Vous-même, que feriez-vous?

Le noble Gauvain répondit à la sorcière qu'il la laisserait choisir
elle-même. En entendant cela, elle annonca qu'elle serait belle tout
le temps parce qu'il l'avait respectée et l'avait laissée décider
elle-même de sa vie.
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Carol31
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeDim 4 Fév - 16:17

Carol qui était assise autour du feu était sous le charme des histoires que Lumi contait…
Cela la laissait pensive…soudain une histoire lui revint en mémoire et elle elle se leva et se mit à la raconter...


Berthe au grand pied

Le conte ( Franc - France )
Lorsque Pépin le Bref décida de se marier, ses conseillers partirent en quête d'une fiancée de bonne noblesse dans divers pays. Mais le roi ne parvenait pas à faire son choix. Jusqu'à ce qu'un trouvère qui avait parcouru une bonne partie du monde vînt lui chanter la beauté de Berthe, fille du roi de Hongrie, aussi intelligente que fine et sage. Elle n'avait qu'un seul défaut : l'un de ses pieds était trop grand.

«Les pieds restent cachés sous les jupes», se dit le roi. «Qu'on amène donc Berthe à Paris! »


Les contes Berthe1

Pépin fit alors charger trente chevaux d'or et d'argent, équipa une douzaine de chevaliers le plus richement du monde, et la troupe prit le chemin de la Hongrie. La belle Berthe n'était pas joyeuse après avoir donné son consentement, quand il lui fallut quitter son pays natal et sa famille. Mais ses parents lui dirent pour la réconforter.

«C'est dans la douce France que tu t'en vas, ma chérie! Où trouverais-tu plus beau pays au monde? Nous ne t'oublierons pas, sois-en sûre! »

Et Berthe s'en alla donc vers la France. En route, son cortège fit une halte chez le duc de Mayence, qui s'étonna fort en voyant la princesse Berthe. Ce duc avait une fille, Alista, qui ressemblait à Berthe comme une soeur. Sauf les pieds, qu'elle avait justement très petits, comme des pieds de fillette. Il ne fut donc pas étonnant que les deux demoiselles se prissent vite d'amitié l'une pour l'autre. Berthe était si enchantée de sa nouvelle amie qu'elle proposa d'en faire sa suivante, et de l'emmener avec elle en France.

Lorsque tout le monde arriva à Paris, la princesse hongroise était si lasse de son long voyage qu'elle fit cette proposition à sa nouvelle amie

«Chère Alista, je t'en prie, remplace-moi ce soir. Que l'on te présente au roi à ma place. Cela ne durera pas longtemps, et de toute façon les gens n'y verront rien. Nous nous ressemblons tellement! »

Alista accepta très volontiers : elle se revêtit de l'une des plus belles robes de la princesse hongroise et se rendit à la salle de réception pour la cérémonie de la présentation. Seulement, cela lui plut très fort de se trouver ainsi auprès du roi! Alors elle décida de remplacer sa maîtresse pour toujours.

Alista paya - très cher - deux serviteurs, qui enlevèrent Berthe et l'emmenèrent en secret dans la forêt la plus profonde. Là, ils avaient ordre de la tuer. Mais ils n'en eurent pas le coeur, ils hésitèrent devant tant de beauté. Ils l'abandonnèrent donc à son sort, et s'en retournèrent à Paris. La pauvre Berthe erra longtemps dans la forêt obscure, elle se déchirait les jambes dans les fourrés épineux, dormait à même le sol nu et se nourrissait de fraises et de framboises. Jusqu'à ce qu'un jour, elle débouchât en une prairie où elle vit une petite chaumière. C'était là que vivait le charbonnier Simon, avec sa femme et ses deux filles. Berthe vécut neuf ans et demi dans la cabane du charbonnier, et jamais elle ne trahit sa véritable identité.

La reine de Hongrie Blanchefleur n'oubliait pas sa fille. Dès qu'elle en avait l'occasion, elle envoyait des messages en terre de France, et était fortement inquiète de ne recevoir de sa fille que de très brèves informations. On peut comprendre qu'Alista n'adressait à la cour de Hongrie que des mots très prudents. Aussi, quand la reine de Hongrie invita sa fille à venir la voir en son pays, Alista lui répondit qu'elle ne pouvait faire le voyage, étant malade. Cela décida la reine de Hongrie

«Je vais aller voir Berthe en France! »

Ce fut en vain que le roi son époux tenta de la dissuader d'entreprendre un si long et si pénible voyage.

«Si Berthe a supporté ce voyage, je le supporterai bien aussi, moi!»

déclara-t-elle. Et elle se mit en route.

En apprenant cela, Alista eut grand-peur. Elle se mit vite au lit, en se déclarant malade. Ce fut ainsi que la reine de Hongrie trouva celle qu'elle croyait être sa fille, au lit dans une chambre obscure, aux rideaux tirés.

La reine se jeta sur la fausse Berthe dans son lit, et se mit à caresser sa fille comme un bébé. Ce fut alors qu'elle remarqua que celle qui était dans le lit avait bien le même visage que Berthe, mais avait des petits pieds : tous deux semblables.

«Tu n'es pas ma fille!»

s'exclama la reine. Et elle se hâta d'aller raconter au roi cette nouvelle stupéfiante.

Le roi Pépin le Bref se fâcha très fort. Il fit venir Alista devant lui, et elle, tout en pleurs, avoua tout. Ensuite le roi entendit les deux serviteurs qui avaient été chargés de l'horrible besogne, et eux aussi confessèrent tout. Ils menèrent le roi jusqu'à l'endroit de la forêt où ils avaient abandonné la malheureuse princesse hongroise.

Le roi fit rechercher Berthe, et il chercha lui même, dans toutes les directions. Il commençait à se faire à l'idée qu'elle avait dû périr dans la forêt, quand il parvint lui aussi à la chaumière du charbonnier. Là, devant la maisonnette, il vit une très belle jeune femme qui rapportait une cruche d'eau de la fontaine. Et il remarqua aussi queBerthe au grand pied l'un de ses pieds était chaussé d'un très grand sabot.

Les contes Berthe2

Pépin l'interpella

«Dites-moi qui vous êtes! Vous devez me suivre, je suis le roi de France!»

Berthe, effrayée, répondit

«Ah, Sire, ne me faites pas de mal! Je suis la reine de France, la fille du roi de Hongrie, l'épouse de Pépin!»

«Et Pépin, c'est moi!»

s'exclama le roi, tout heureux. Et il prit Berthe sur son cheval. Tout se termina très bien. Le roi fut miséricordieux, car Berthe au grand pied et aussi au grand coeur, plaida en faveur de tous. Sauf d'Alista, qui fut honteusement chassée de Paris. Les deux serviteurs reçurent une bonne volée de coups de bâton, mais ensuite le roi les récompensa richement parce qu'ils n'avaient pas tué Berthe, comme ils en avaient reçu l'ordre. Le charbonnier Simon, qui ne parvenait pas à croire qu'il avait hébergé chez lui durant dix ans la reine de France, fut élevé au rang de chevalier, et reçut comme armoiries une fleur d'or sur champ d'azur.
La reine de Hongrie pleurait, puis riait, et se réjouissait fort de n'avoir pas écouté les conseils de son époux, qui ne voulait pas la laisser aller en France. Qui sait comment tout cela aurait fini, si elle ne s'était pas décidée à ce voyage!

«Mais si vous n'aviez pas retrouvé Berthe»,

disait-elle au roi Pépin,

«je vous jure que de mes propres mains je vous aurais raccourci d'une tête!»

Peu de temps après les retrouvailles, on célébra de façon grandiose, pour la deuxième fois, le mariage de Pépin le Bref, mais cette fois avec la véritable Berthe, fille du roi de Hongrie. Et les époux royaux vécurent ensemble de longues années heureuses, et ils régnèrent avec une grande sagesse sur le doux pays de France.

Carol voyant que tout le monde dormait se dit qu'au moins cette histoire avait des vertus soporifiques... Shocked
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Kheyra

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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeDim 4 Fév - 22:37

Kheyra était assise et regardait Carol raconter son histoire...Ses yeux se fermaient tout seul. Elle se forçait pour ne pas s'endormir mais c'était plus fort qu'elle.. La Berthe aux grands pieds la dépassait un peu.
Elle se rapprocha donc de Carol, se blottit contre elle et se laissa aller, en écoutant la douce voix de son amie....
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petitelumiere
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeMar 6 Fév - 22:50

Le lendemain, petitelumiere revint avec une nouvelle histoire:

Conte celte : le lièvre d'argent

Il y'a longtemps, un puissant roi vivait sur les côtes de Cornouaille. Sa femme était morte jeune, et il lui restait un fils unique et trois filles très belles. Au bout d'un certain temps, sa peine et sa douleur s'apaisèrent et il aurait vécu heureux et en paix si, dans la montagne voisine, n'étaient apparus trois géants.
Personne ne savait d'où ils venaient, mais ils étaient horribles et tout le pays tremblait devant eux. Et pour cause! Ils s'emparaient de tout ce qu'ils voyaient. Ils emportaient dans leur montagne vaches, chevaux, moutons, chèvres, charrettes et même quelquefois des gens.

Le roi ne trouva rien de mieux, pour se protéger d'eux, que de faire élever de puissantes murailles autour de son château et de poster des gardes dans tout le jardin. Ses filles n'avaient pas le droit de s'aventurer hors du château, afin de ne pas risquer de rencontrer ces géants. Elles n'avaient le droit de se promener que dans le jardin. Quant au fils, accompagné d'une escorte armée, il allait de temps à autre à la chasse dans la montagne. En vérité, ils menaient tous là une vie bien monotone, sans joie véritable, marquée uniquement par la peur et l'angoisse. Cela allait donc mal et cela empira encore. Un jour que le jeune seigneur revenait de chasse au château, il fut accueilli par des pleurs et des lamentations.

- Mon cher fils, se plaignit le seigneur, ta soeur aînée a disparu. Ses soeurs l'ont soudain perdue de vue dans le jardin, comme si la terre l'avait engloutie. Les géants l'ont sans doute emportée par quelque sortilège.

Le maître de ces lieux, malgré sa douleur, ne perdit pas la tête et fit doubler la garde du château et du jardin. Mais cela ne servit guère car, le mois suivant, la soeur cadette disparut à son tour. Comme elle passait la porte, elle disparut soudain aux regards de tous, comme si la terre l'avait engloutie.

De désespoir, le puissant seigneur breton maigrit et s'affaiblit de jour en jour. La plus jeune des soeurs ne s'aventurait même plus sur les marches de l'escalier du château. Elle ne sortait pas de sa chambre où on la surveillait à chaque pas. Pourtant, un mois plus tard, des pleurs et des plaintes résonnèrent à nouveau dans le château. Une nuit, la jeune fille disparut de sa chambre, comme si le vent l'avait emportée.

Son malheureux père en mourut de chagrin et le fils unique, Malo, ne mit plus un pied hors du château, se contentant d'y pleurer son père et ses soeurs. Au bout d'un certain temps, quand la solitude lui pesa, il partit à la chasse pour dissiper sa tristesse. Il marcha, marcha dans la montagne, il traversa des halliers, sans jamais rencontrer un animal ni un oiseau. Une fois seulement, il aperçut un lièvre dont la fourrure scintillait comme de l'argent.

- Eh! Ce serait dommage de tirer sur un lièvre aussi beau. Mieux vaudrait l'attraper et l'emporter au château pour le lâcher dans le jardin.
Le lièvre, comme s'il avait compris que le chasseur ne voulait pas l'abattre, le regarda en face sans bouger ni agiter les oreilles. Malo leva le bras qui tenait son filet. Il le brandit au-dessus du lièvre qui, d'un seul coup reprit vie, bondit, et s'enfuit pour s'arrêter un peu plus loin, semblant attendre.
Le lièvre se joua ainsi longtemps du jeune chasseur. Finalement, Malo en colère épaula son fusil et tira sur le lièvre d'argent. Mais celui-ci ne sembla pas atteint par les balles.

- Eh! Tu es le pire brigand que je connaisse! s'exclama le jeune homme furieux. Tu possèdes sans doute quelque pouvoir magique pour échapper ainsi à mon arme. Où me conduis-tu?
- Je ne t'ai conduit nulle part ailleurs qu'auprès de ta soeur aînée, déclara tout à coup le lièvre avec une voix humaine. Derrière ce buisson, tu trouveras le château où elle vit.

Sans perdre plus de temps à l'écouter, Malo courut vers sa soeur, oubliant sa rencontre avec l'étrange animal et la chasse elle-même. Il arriva devant une vieille forteresse, entourée d'énormes murailles. Il frappa à la porte derrière laquelle il entendit la voix de sa soeur bien-aimée.
- Qui est-ce ?
- Ton frère, Malo. J'ai fini par te retrouver, ma petite soeur !
Eperdue de joie, elle lui ouvrit et le serra dans ses bras. Puis elle soupira :
- Mon petit frère, j'ai peur pour toi. Mon mari va rentrer dans peu de temps et qui sait ce qu'il te fera ? Il n'est pas vraiment méchant, mais c'est un ogre sauvage. Il est capable de faire un repas avec six boeufs rôtis, et je ne sais jamais ce qui peut lui passer par la tête !

Malo se sentit effrayé, mais il n'en laissa rien paraître.
- Allons, il ne me mangera pas, plaisanta-t-il. Cache-moi quelque part, que je puisse voir comment tu vis ici. Et au matin, je m'en irai.

La soeur aînée cacha donc son frère dans un coin, derrière une rangée de gros tonneaux. Là-dessus, le géant ouvrit la porte et entra avec six boeufs. Il cria de loin :
- Femme, j'ai apporté notre dîner !
Il s'installa à table. Bien que taillé dans les troncs épais de plusieurs chênes robustes, son banc ploya sous son poids.
- J'ai soif, donne-moi donc un peu de vin, gronda-t-il.
La jeune femme prit un récipient d'argent, l'emplit de vin et le posa devant son époux. Le géant se désaltéra mais soudain, il s'écria :
- Pouah! Ce vin empeste l'homme. Dis-moi qui tu as caché là. Je veux le voir, sinon cela ira mal pour toi!
L'épouse du géant prit peur.
- Ah! Ah! Tu es donc là! s'écria le garçon.

Mais il eut tort de se réjouir trop vite, car le lièvre l'entraîna jusqu'au soir par monts et par vaux, à travers les broussailles et les taillis. A la tombée du jour, Malo soupira :
- Je vais passer la nuit ici, dans la montagne, et je continuerai demain.
- Pourquoi passerais-tu la nuit dans la montagne, alors que derrière ce buisson se trouve le château de ta soeur cadette ? proclama le lièvre à voix humaine.

Et tout se passa comme la veille. Le jeune homme arriva devant une vieille forteresse. Il frappa à la porte et, quand sa soeur reconnut sa voix, elle fut éperdue de joie. Elle l'embrassa, le caressa et soupira ensuite, comme
sa soeur aînée.
- Mon petit frère, j'ai peur pour toi. Mon mari va rentrer et qui sait s'il ne te fera pas de mal? II n'est pas vraiment méchant, mais c'est un géant puissant qui est capable de faire son repas d'une douzaine de boeufs, et je ne sais pas ce qui peut lui passer par la tête.

La soeur cadette cacha aussi son frère dans un coin, derrière une rangée de tonneaux, mais en vain! Quand le géant but son vin dans le récipient d'argent, il s'écria :
- Femme, ce vin empeste l'homme! Dis-moi qui tu caches ou cela ira mal!

Lorsque le géant apprit que le frère de sa femme lui avait rendu visite, il se calma et accueillit son beau-frère aimablement, bien que celui-ci trem-blât de tous ses membres. Quand il entendit que Malo poursuivait le lièvre d'argent depuis bientôt deux jours, il éclata de rire.
- Cesse de poursuivre ce lièvre. Mieux vaut demeurer auprès de ta soeur, dit-il.
- Sache, cher beau-frère, que je le poursuis moi-même depuis sept cents ans et que je n'ai pas encore réussi à l'attraper.
Mais, encore une fois, Malo ne se laissa pas convaincre.
- Peut-être que demain, la chance me sourira, répondit-il.
Ý
L'ogre détacha du mur un grand bec d'oiseau.
- Lorsque tu ne pourras plus faire autrement, beau-frère, sache que je viendrai à ton aide lorsque tu m'appelleras. Siffle dans ce bec d'oiseau et, où que je sois de par le monde, je me retrouverai à tes côtés.
Le jeune homme le remercia. Il se reposa puis, au matin, il prit congé de sa soeur et de son beau-frère.

Après une longue marche et une longue errance, Malo ne fut pas étonné de voir que le lièvre l'avait cette fois conduit chez sa plus jeune soeur. Elle se réjouit, comme les deux autres de le revoir, et son époux l'accueillit à bras ouverts. Mais quand Malo lui raconta qu'un lièvre d'argent l'avait conduit jusqu'ici après trois jours de poursuite, l'ogre sursauta si fort que les remparts de la vieille forteresse en tremblèrent.

- Sache, cher beau-frère, que je poursuis ce lièvre depuis mille ans sans avoir réussi à le rattraper. Il me semble toujours que je vais l'atteindre, mais il disparaît à mes yeux en fumée. En vérité, je ne l'ai pas vu depuis bien long-temps, et je pensais qu'il avait définitivement disparu. Ne te soucie donc pas de lui. Reste auprès de ta soeur qui se réjouit de ta présence. Rien ne te manquera ici.
- Ce serait avec grand plaisir, mais je veux encore tenter demain de l'attraper, répondit Malo. Alors, son beau-frère lui donna une boucle d'or et lui promit de lui venir en aide quand il la serrerait au creux de sa main.

Au matin, le coeur lourd, Malo prit congé de sa famille et repartit à la recherche du lièvre d'argent. Il l'aperçut, non loin de là, sous un buisson, qui semblait l'attendre. A nouveau, le lièvre l'entraîna à travers fourrés et halliers jusqu'à ce qu'ils atteignissent la mer immense.

- Enfin, je vais pouvoir t'attraper! se réjouit le chasseur, mais en vain!
Le lièvre bondit de la falaise dans la mer et courut à la surface comme sur la terre ferme, laissant derrière lui un sillage que Malo suivit des yeux tant qu'il le put.
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeMar 6 Fév - 22:51

Le lièvre d'argent deuxieme partie


Le malheureux jeune homme chercha désespérément une barque, mais le rivage était désert. Enfin, entre deux falaises, il aperçut une petite maison de pierre. Il y entra et là, assis derrière le volet, il trouva un vieux cordonnier.

- Bonjour, grand-père, l'interpella Malo. Dis-moi, je te prie, si tu n'as pas vu, il y a un instant seulement, passer un lièvre d'argent? Il m'a échappé et s'est enfui sur la mer comme s'il s'agissait de la terre ferme, en laissant derrière lui un sillage. Enfin, il a disparu, comme une sorte de brouillard.
- Je n'ai rien vu, répondit l'homme.
- Je le poursuis depuis trois jours dans les fourrés et les halliers, et je ne sais pas ce que je donnerais pour savoir où il est à présent, soupira Malo.
- Puisque c'est ainsi, je vais te donner un conseil, jeune seigneur. Tu risques de passer ta vie à poursuivre ce lièvre d'argent sans jamais réussir à l'attraper, car il ne s'agit pas vraiment d'un lièvre, mais de la fille ensorcelée du roi de Perse. Quant à moi, je suis son bottier. Chaque jour, je lui fabrique deux paires de bottes d'argent et les lui porte dans son palais.

- Grand-père, je t'offrirai tout ce que tu voudras si tu m'emmènes avec toi, supplia Malo.
- Je n'ai besoin de rien, mais tu t'attaques à une chose bien difficile, jeu-ne seigneur, répondit le bottier. Beaucoup de jeunes gens ont déjà perdu la vie en voulant délivrer la princesse. Quant à moi, je n'ai pas le droit d'aider quiconque à parvenir jusqu'au château, sinon je risque d'être pendu.

Malo n'écoutait déjà plus. Tout ce qu'il avait retenu, c'était que le bot-tier allait bientôt se rendre au château, et il ne cessa de le supplier de l'em-mener avec lui. Il jura de bien se cacher, lorsqu'il serait dans la forteresse et il promit qu'au cas où on le découvrirait tout de même, il ne dirait pas qui l'avait aidé à entrer, même s'il devait en perdre la vie. Bon gré, mal gré, le bottier finit par se laisser convaincre. II donna au jeune homme une cape qui le rendit instantanément invisible. Puis il se cacha lui-même sous un semblable vêtement. Il prit Malo sur son dos et l'emporta dans les airs. Ils volèrent ainsi comme le vent au-dessus de la mer immense et se dirigèrent tout droit vers le château du roi de Perse.

- Et maintenant, attention, jeune seigneur! chuchota le bottier à Malo.
- Marche derrière moi silencieusement si tu ne veux pas être découvert! Tant que tu portes cette cape sur tes épaules, tu demeures invisible, mais on pourrait tout de même t'entendre.
Le jeune chasseur invisible erra silencieusement dans le château. Il y vit beaucoup de trésors et de pierres précieuses à chaque pas, mais pas le moindre être humain. Le soir seulement, apparurent des quantités de serviteurs et de courtisans jeunes et vieux. Dieu seul sait d'où ils venaient.
A la tombée de la nuit, la princesse surgit de la mer et, sur-le-champ, tout se mit à briller dans le château, comme si l'étoile du soir était apparue dans le ciel. Mais le visage de la princesse ne montrait que tristesse, et des larmes brillaient dans ses yeux, pareilles à des pierres précieuses.

- Hier, j'ai vu mon bien-aimé pour la dernière fois, se plaignit-elle à sa vieille nourrice. Et je l'ai cherché en vain aujourd'hui.
La vieille femme la réconforta comme elle le pouvait.
- Ne te tourmente pas, jeune maîtresse, tu le reverras sans doute. Pour l'instant, tu ferais mieux de manger quelque chose et de te reposer. Tu as beaucoup couru de par le monde et tu es sans doute fatiguée.

Alors, la princesse se résigna à grignoter quelques mets choisis dans des plats de vermeil et Malo, en la regardant faire, se rappela qu'il avait faim. Quand tout fut calme et qu'il fut seul avec la princesse, il se décida à parler pour lui reprocher doucement :
- Belle princesse, tu t'es désaltérée et rassasiée, alors que la faim me tourmente.
La princesse faillit tomber d'étonnement et de peur.
- Qui es-tu? D'où viens-tu? demanda-t-elle. Je ne vois personne ici!

Malo ôta la grande cape qui l'enveloppait. Alors, il n'y eut plus face à face qu'un jeune et charmant chasseur et une belle princesse qui, par bonheur, se plurent.
Au matin, la princesse se présenta devant le roi.
- Mon bon père, tu sais que je dois partir courir dans les montagnes, mais dis-moi auparavant si je peux me marier, alors qu'il ne nous reste qu'une année de sortilège à supporter.
- Tu peux et tu ne peux pas, soupira le vieux roi, car personne n'a pu encore demander ta main. Tous ont péri en chemin.

Alors, la princesse persane conta à son père comment, jour après jour, un jeune chasseur l'avait poursuivie depuis les côtes de Cornouaille jusqu'ici et comment il l'avait retrouvée au-delà des mers.
- Ma fille, j'accepterai un tel jeune homme pour gendre avec plaisir. Que l'élu de ton coeur vienne ici. Nous attendrons ensemble la fin du sortilège. Mais il n'aura pas le droit de faire un pas hors de l'enceinte du château, tandis que tu continueras ta course de par le monde sous l'apparence d'un lièvre. Je te le dis: ce sera dur pour vous deux. Ton époux se languira de toi.

Malo accepta son sort, bien que cela ne fût pas facile. Il errait seul, tout le long du jour, dans le jardin. Il allait et venait dans le château et devait attendre que sa princesse revînt le soir, et se débarrassât de son apparence de lièvre d'argent pour redevenir une jeune et belle femme.

Au bout d'un moment, le jeune homme connut tous les recoins du château et l'impatience commença à le ronger. Son coeur souffrait quand il songeait à sa femme, errant à travers Dieu sait quels fourrés, à la merci de tous les dangers. Tandis qu'il allait et venait ainsi avec impatience d'une pièce à l'autre, il lui sembla un jour entendre un drôle de bruit. Il visita toutes les pièces, regarda dans la cour, fouilla le jardin, mais rien. Pourtant, au fond du jardin, le bruit lui parut plus fort et plus distinct. Alors, il oublia ce que lui avait recommandé sa femme le soir de leurs noces :
- Si tu demeures bien un an et un jour sans sortir du château ni du jardin, je ne me me transformerai plus jamais en lièvre et nous serons tous délivrés de ceÝ sort. Par contre, si tu poses ne serait-ce qu'un pied hors des remparts, nous serons tous perdus.
L'insouciant Malo voulut au moins savoir ce qu'il se passait derrière la face de la muraille. Il ouvrit donc le portail et vit que derrière, se tenait l'entrée d'un par souterrain. II entrouvrit la porte et aussitôt, il en jaillit un diable.

- Je te remercie, jeune seigneur, de m'avoir délivré. J'avais peur que tu ne viennes pas. A partir de maintenant, ton épouse est la mienne. Porte-toi bien, moi, je vais la retrouver! ricana-t-il.
- Eh! Attends un peu! hurla Malo plein d'effroi.
- Est-ce ainsi que tu me remercies de t'avoir délivré? Laisse-moi au moins dire adieu à ma femme. Pour cela, accorde-moi un seul jour!
- Comme tu voudras, admit le diable, je t'accorde un jour avec elle, mais souviens-toi que je viendrai la chercher demain à midi et que je l'emmènerai aussitôt.

Là-dessus, le diable se mit à souffler et retourna en enfer. La mort dans l'âme, Malo retourna au château. Pour un peu, il se serait arraché les che-veux de désespoir. Le soir, lorsque sa femme le vit, elle comprit qu'il se passait quelque chose de grave. Elle pâlit, comme si tout son sang l'avait quittée.
- Malo, mon époux, tu es sans doute sorti du jardin et tu as délivré le diable? demanda-t-elle.
- Pardonne-moi, ma chère femme, mais j'avais entendu un bruit, comme si les murailles allaient s'effondrer. Je ne me suis même pas rendu compte que je sortais du jardin. Je voulais seulement savoir ce qu'il se passait. Ne crains rien, je ne te donnerai pas à ce diable et je le renverrai dans les flammes de l'enfer.

Le lendemain à midi, le diable apparut au château.
- Où est la princesse persane? demanda-t-il à Malo.
- Elle est là, elle s'habille, répondit le jeune homme. Rends-toi sur le pré, devant le château, je te l'y conduirai.

Le diable fit ce qu'il lui disait et, quelque temps après, Malo le rejoignait ainsi que la princesse. Il n'avait pas encore passé la porte du château que le diable tendait déjà les bras. Mais Malo était malin et souffla vite dans la corne de chasse que lui avait offerte son beau-frère. Alors, tous les animaux à cornes accoururent des quatre coins du monde et s'attaquèrent au diable. Ils le piquèrent et le malmenèrent si bien que le diable en trépignait de douleur. Il finit par déclarer : "Je reviendrai demain!" Et il disparut.

Le jour suivant, quand le diable fit son apparition, Malo siffla dans le bec que lui avait donné son beau-frère et, à l'instant même, tous les oiseaux se précipitèrent sur le démon. Ils l'attaquèrent à coups de bec et faillirent bien lui crever les yeux. Ils l'auraient sans doute tué, s'il n'avait réussi à s'enfuir. Mais auparavant il répéta qu'il reviendrait le lendemain chercher la princesse.
- Ce sera la dernière fois! lui lança Malo, ensuite, ne reparais plus devant moi, ou bien tu ne repartiras pas vivant!

La troisième fois, le chasseur breton attendit le diable avec la boucle d'or de son beau-frère. Dès qu'il la serra dans sa main, tous les animaux à fourrure accoururent des quatre coins du monde. Ils attaquèrent le diable avec leurs crocs, leurs griffes et leurs défenses aiguisés. Le démon eut beau se défendre, ils ne le laissèrent pas s'enfuir tant qu'il n'eut pas signé de son sang vert la promesse qu'il ne ressortirait plus de l'enfer et laisserait désormais en paix la princesse persane.

Alors, le diable fut abandonné à demi mort quelque part et tout redevint comme avant le sortilège. Inutile de raconter comment la joie éclata de partout à l'annonce de cette délivrance. Le roi de Perse invita la noblesse du monde entier à se joindre à un formidable banquet qui dura trois années, au cours desquelles tous se réjouirent et se régalèrent. Les soeurs de Malo vinrent aussi, accompagnées de leurs maris, tous les trois également délivrés de leur sortilège et redevenus de beaux jeunes princes. Tous remercièrent Malo, et vécurent ensuite dans un bonheur complet.

Peut-être vivent-ils encore aujourd'hui, si la mort les a épargnés.
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeJeu 8 Fév - 0:06

Je vais aujourd'hui vous conter l'histoire d'un riche bourgeois d'Abbeville. Cet homme avait des terres, et beaucoup de biens.
Mais il advint que tout le pays fut ravagé par la guerre. Par crainte des ennemis, il quitta sa ville avec sa femme et son jeune fils, et vint à Paris.
Cet homme d'honneur était sage et courtois, la dame fort enjouée, et le jeune homme n'était ni sot ni malappris. Aussi les voisins furent-ils très heureux de les accueillir. On les tenait en grande estime. Le bourgeois faisait commerce, achetant et revendant les denrées si habilement, qu'il accrut beaucoup son bien.
Il vécut ainsi fort heureux, jusqu'au jour où il perdit sa compagne. Le jeune garçon, qui était leur seul enfant, en fut très attristé. Il parlait sans cesse de sa mère. Il pleurait, il se pâmait. Si bien que son père chercha à le réconforter.
- Beau doux fils, lui dit-il, ta mère est morte ; prions Dieu qu'il prenne son âme en pitié !
Mais sèche tes yeux, mon enfant, car de pleurer ne sert à rien. Te voilà bientôt chevalier, et d'âge à prendre femme. Nous sommes ici en terre étrangère, loin de nos parents et de nos amis. Si je venais à disparaître, tu te trouverais bien seul, dans cette grande ville.
Aussi voudrais-je te voir marié. Il te faut une femme bien née, qui ait oncles, tantes, frères et cousins, tous gens de bon aloi. Certes, si j'y voyais ton bonheur, je n'y ménagerais guère mes deniers.
Or, devant la maison du prud'homme habitait une demoiselle hautement apparentée. Son père était un chevalier fort expert au maniement des armes, mais qui avait mis en gage tous ses biens et se trouvait ruiné par l'usure.
La fille était gracieuse, de bonne mine, et le prud'homme la demanda à son père.
Le chevalier, de prime abord, s'enquit de sa fortune et de son avoir. Très volontiers, il lui répondit :
- J'ai, tant en marchandises qu'en deniers, mille et cinq cents livres vaillants. J'en donnerai la moitié à mon fils.
- Hé ! beau sire, dit le chevalier, si vous deveniez templier, ou moine blanc, vous laisseriez tout votre bien au Temple ou à l'abbaye. Nous ne pouvons nous accorder ainsi ! Non, sire, non, par ma foi !
- Et comment l'entendez-vous donc ?
- Il est juste, messire, que tout ce que vous possédez, vous le donniez à votre fils. À cette seule condition, le mariage sera fait.
Le prud'homme réfléchit un temps.
- Seigneur, j'accomplirai votre volonté, dit-il.
Puis il se dépouilla de tout ce qu'il avait au monde, ne gardant pas même de quoi se nourrir une journée, si son fils venait à lui manquer.
Alors le chevalier donna sa fille au beau jeune homme.
Le prud'homme vint demeurer chez son fils et sa bru. Ils eurent bientôt un jeune garçon, aussi sage que beau, plein d'affection pour son aïeul ainsi que pour ses parents.
Douze années passèrent. Le prud'homme devenait si vieux qu'il lui fallait un bâton pour se soutenir. Comme il était à la charge de ses enfants, on le lui faisait cruellement sentir. La dame, qui était fière et orgueilleuse, le dédaignait fort. Elle le prit si bien à contrecoeur qu'enfin elle ne cessait de répéter à son mari :
- Sire, je vous prie, pour l'amour de moi, donnez congé à votre père. En vérité, je ne veux plus manger, tant que je le saurai ici.
Le mari était faible et craignait beaucoup sa femme. Il en fît donc bientôt à sa volonté.
- Père, père, dit-il, allez-vous-en. Nous n'avons que faire de vous : allez vous punir ailleurs ! Voilà plus de douze ans que vous mangez de notre pain. Maintenant, allez donc vous loger où bon vous semblera !
Son père l'entend, et pleure amèrement. Il maudit le jour qui l'a vu naître.
- Ah ! beau fils, que me dis-tu ? Pour Dieu, ne me laisse point à ta porte. Il ne me faut guère de place. Pas même de feu, de courtepointe, ni de tapis. Mais ne me jette pas hors du logis : fais-moi mettre sous cet appentis quelques bottes de paille. Il me reste si peu de temps à vivre !
- Beau père, à quoi bon tant parler ? Partez et faites vite, car ma femme deviendrait folle !
- Beau fils, où veux-tu que j'aille ? Je n'ai pas un sou vaillant.
- Vous irez de par la ville. Elle est, Dieu merci, assez grande, vous trouverez bien quelque ami, qui vous prêtera son logis.
- Un ami, mon fils ! Mais que puis-je attendre des étrangers, quand mon propre enfant m'a chassé ?
- Père, croyez-moi, je n'y peux rien, ici je n'en fais pas toujours à ma volonté.
Le vieillard a le coeur meurtri. Tout chancelant, il se lève et va vers le seuil.
- Fils, dit-il, je te recommande à Dieu. Puisque tu veux que je m'en aille, de grâce, donne-moi quelque couverture, car je ne puis souffrir le froid.
L'autre, tout en maugréant, appelle son enfant.
- Que voulez-vous, sire ? dit le, petit.
- Beau fils, va dans l'écurie, tu y prendras la couverture qui est sur mon cheval noir, et l'apporteras à ton grand-père.
L'enfant cherche la couverture, prend la plus grande et la lus neuve, la lie en deux par le milieu, et la partage avec son couteau. Puis il apporte la moitié.
- Enfant, lui dit l'aïeul, tu agis laidement. Ton père me l'avait donnée toute.
- Va, dit le père, Dieu te châtiera. Donne-la tout entière.
- Je ne le ferai point, dit l'enfant. De quoi plus tard seriez-vous payé ? Je vous en garde la moitié, car vous-même de moi n'obtiendrez pas davantage. J'en userai avec vous exactement comme vous l'avez fait avec lui. De même qu'il vous a donné tous ses biens, je veux aussi les avoir à mon tour. Si vous le laissez mourir misérable, ainsi ferai-je de vous, si je vis.
Le père hoche la tête en soupirant. Il médite, il rentre en lui-même.
- Sire, dit-il, rebroussez chemin. Il faut que le diable m'ait poussé, car j'allais commettre un péché mortel. Grâce à Dieu, je me repens. Je vous fais à tout jamais seigneur et maître en mon hôtel. Si ma femme ne peut le souffrir, ailleurs je vous ferai bien servir. Vous aurez toutes vos aises, courtepointe et doux oreiller.
" Par saint Martin, je vous le dis, je ne boirai de vin ni ne mangerai de bon morceau, que vous n'en ayez de meilleur. Vous aurez une chambre privée, et à bon feu de cheminée. Vous aurez une robe telle que la mienne. À vous je dois fortune et bonheur, beau doux père, et je ne suis riche que de vos biens.
" Seigneurs, la leçon est bonne, croyez-m'en. Tel qui jadis s'est dépouillé pour son enfant subit trop souvent le sort de ce bourgeois.
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MessageSujet: Re: Les contes   Les contes Icon_minitimeSam 10 Fév - 13:28

petitelumiere prit la parole pour une nouvelle histoire. Avez-vous déjà été en Bretagne, il parait que là-bas il y a des fées, l'histoire que je vais vous sonter va parler de choses étranges...

Les fées

Les fées, au temps où elles vivaient, honoraient après leur mort ceux qui avaient fait quelque bien pendant leur vie, et bâtissaient des grottes indestructibles pour mettre leurs cendres à l'abri de la malveillance et de la destruction du temps, et dans lesquelles elles venaient la nuit causer avec les morts.
Et l'on dit que leur influence bienfaitrice répandait dans la contrée un charme indéfinissable, en même temps que l'abondance et la prospérité
C'est dans ce but et dans ces féeriques intentions qu'elles bâtirent la Roche-aux-Fées que nous avons dans un de nos champs. Ces fées, dit-on, se partagèrent le travail : quelques-unes d'entre elles restèrent au lieu où devait s'élever le monument, en préparaient les plans et l'édifiaient ; les autres, en même temps, tout en se livrant à des travaux d'aiguille, allaient dans la forêt du Theil, chargeaient leurs tabliers de pierres et les apportaient à leurs compagnes ouvrières, qui les mettaient en oeuvre. Mais elles ne comptèrent pas à l'avance ce qu'il leur en fallait.
Or, il advint que le monument était terminé et que les fées pourvoyeuses étaient en route, apportant de nouveaux matériaux ; mais, averties que leurs matériaux étaient inutiles, elles dénouèrent leurs tabliers, les déposèrent là où elles étaient quand l'avertissement leur parvint. Or, il y en avait dans la lande Marie ; il y en avait près de Rétiers ; il y en avait à Riche-bourg et dans la forêt du Theil. De là vient qu'on trouve dans tous ces endroits des pierres de même nature et provenant du même lieu que celles qui forment notre Roche-aux-Fées. Depuis longtemps les fées ont malheureusement disparu ; mais le monument est resté. Dans la nuit, quand la bise souffle au-dehors, on entend comme des plaintes dans la Roche-aux-Fées, et l'on dit que ce sont là les morts qui reposent là qui appellent les fées protectrices, et que ces plaintes se renouvelleront jusqu'à ce qu'elles soient revenues.
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